Le système immunitaire nous défend contre des agressions de l’extérieur (ex. les infections) et de l’intérieur (ex. le cancer). A cette fin, il met en œuvre une grande variété de mécanismes qui sont assurés par plusieurs types cellulaires et molécules. Ces mécanismes doivent être soigneusement contrôlés afin de prévenir l’immunopathologie ; des réponses immunitaires excessives peuvent provoquer l’inflammation chronique, des maladies auto-immunes telles le diabète de type I et même l’avortement spontané. Afin d’éviter ces pathologies, des mécanismes régulateurs contrôlent l’immunité innée et adaptative. Un des mécanismes majeurs dépend des lymphocytes T régulateurs qui expriment le facteur de transcription Foxp3. L’absence de ces cellules provoque un syndrome auto-immun très sévère. Des défauts plus subtiles de ces cellules peuvent être impliqués dans des immunopathologies. D’autre part, leur activité non-souhaitée peut empêcher le développement de réponses immunitaires contre le cancer et ainsi prévenir l’éradication des tumeurs. Comprendre la biologie des lymphocytes T régulateurs est donc d’une très grande importance pour la recherche des défauts éventuels en pathologie.
Les lymphocytes T régulateurs en transplantation
La transplantation est souvent la seule solution thérapeutique pour les dysfonctionnements de tissus et d’organes. Un des problèmes majeurs dans la médecine de transplantation est le rejet du tissu du donneur par le système immunitaire du patient. Les médicaments immunosuppresseurs retardent le rejet, mais ils ne le préviennent que très rarement. Ils ont également d’effets secondaires sévères, ce qui en grande partie est due à leur activité immunosuppressive globale. Ainsi, les patients développent des infections opportunistes et ont une incidence de cancer plus importante. Les scientifiques développent des thérapies innovantes qui suppriment efficacement l’immunité contre le tissu du donneur et qui ne bloquent pas les réponses immunitaires utiles. Etant donné leur rôle central dans le contrôle de l’immunité, les lymphocytes T régulateurs ont ce potentiel. De l’évidence récente a effectivement confirmé le potentiel thérapeutique des lymphocytes T régulateurs dans la transplantation dans des modèles expérimentaux et, de plus en plus, dans des essais cliniques.
Ce symposium
Dans ce symposium, plusieurs experts Français et Européens se réunissent afin de présenter et discuter leurs résultats les plus récents sur la biologie des lymphocytes T régulateurs et sur leur utilisation pour la prévention des réponses immunitaires non-souhaitées en transplantation.